Envoyer ses vœux est une tradition que je ne manquerai sous aucun prétexte… même si je suis souvent en retard sur ce coup-là! Mais autant joindre l’utile à l’agréable: j’en profite pour lancer la nouvelle série d’articles: les ateliers.
Rassurez-vous, les autres séries ne sont pas abandonnées pour autant.
En effet, dans la série enseigner la couleur certains articles sont en cours d’élaboration autant du côté des co-auteurs que de mon côté. Souvenez-vous, j’avais suggéré à certains des interviews; ils seront retranscrits en 2023 !
Et encore des défis au programme. Le prochain: « Couleurs chaudes et couleurs froides ». Voilà qui fâchera certains et ravira d’autres! Les premiers diront: « Pourquoi pas couleurs sucrées et salées tant qu’on y est »? Au-delà des conventions de vocabulaire, cette distinction chaud/froid présente un intérêt… à découvrir bientôt!
Sans doute aussi des comptes rendus d’expositions ainsi que de livres et peut-être un article ou l’autre de femme qui aime la couleur.
Mais en attendant, voici le premier de la série des ateliers: des cartes de vœux réalisées grâce à l’application Snapseed. Vous découvrirez comment cet outil vous permet en quelques clics de réinterpréter vos photos et leur donner un style personnel, voire d’inspirer vos propres créations graphiques.
Enfin, en échange d’un commentaire, recevez le fichier pdf de votre carte préférée pour l’imprimer chez vous!
Snapseed
Si vous avez un téléphone Android, téléchargez snapseed de google play. Elle est gratuite. Les utilisateurs d’iphone ou d’ipad le feront au départ de l’App store. C’est cette dernière version que j’utilise.
Plutôt que de faire l’inventaire des possibilités de l’application, regardons celles utilisées pour générer mes cartes de vœux.
Ouverture de Snapseed
Snapseed étant un peu lent à l’ouverture, vous gagnerez du temps en dupliquant la photo que vous voulez retravailler et ce, depuis votre librairie de prises de vue (i.e., pour l’iphone, dans l’application « Photo »). En effet, dès l’ouverture de Snapseed, le bouton du bas permet d’accéder directement à la dernière photo (Snapseed > ouvrir > ouvrir la dernière image).
Alternativement, vous pouvez mettre toutes les photos à retravailler dans un album, et y accéder via l’onglet Album (ouvrir > ouvrir depuis l’appareil> Albums); vous pourrez alors parcourir vos albums et sélectionner celui qui vous intéresse.
Enfin, toujours dans l’onglet d’ouverture depuis l’appareil, une recherche 🔍 sur les lieux, les sujets, les personnes, etc., (ouvrir > ouvrir depuis l’appareil> Photos puis 🔍 ) ou un simple défilement donne accès à l’image souhaitée sans avoir recours ni à la copie, ni aux albums.
Après le traitement, si vous voulez retravailler une autre image, cliquez à nouveau sur ouvrir (en haut à gauche); en plus des trois options précisées plus haut, un bandeau montre toutes les vues prises avant et après l’image que vous venez de modifier. Bref, le point de départ pour votre prochain traitement sera celui du dernier cliché traité.
Un cadre tout simplement
Souvent, un simple cadre magnifie la photo. Snapseed en propose un certain nombre via son outil « cadre ». On peut travailler l’image en mode vertical ou horizontal, l’interface s’adaptera automatiquement. Dès que la photo sélectionnée est à l’écran, le panneau de droite (en mode horizontal) ou du bas (en mode vertical) donne accès aux outils (icône crayon). Le dernier de cette série (Cadres), rajoute un cadre à la photo sélectionnée.
Notez que le cadre se place sur la photo, et donc en réduit un peu le champ. Pour éviter ce problème, j’ai parfois recours à l’outil « Agrandir ». L’option « blanc » de cet outil rajoute des pixels blancs autour de la photo, ce qui peut déjà constituer un simple cadre en soi. Une option « noir » existe également. Mais l’option « intelligent » est la plus intéressante. Elle rajoute des pixels colorés aux bords de l’image, en se basant sur les pixels proches. Le cadre se superposera ainsi sur ces pixels sans manger les éléments périphériques de la photo.
Il ne reste plus qu’à exporter le résultat (cliquer sous le bouton des outils) en créant une copie afin de garder la photo originale intacte.
Ci-dessous la première carte de vœux réalisée de cette manière.
S’approcher du sujet ou zoomer?
Il n’est pas toujours possible de s’approcher très près du sujet, surtout si c’est de l’eau! Depuis quelques années, trois objectifs sont disponibles sur les smartphones. Ils sont accessibles respectivement via le bouton de zoom: 0.5, 1x, 2x. Cependant, même ce petit télé (i.e. 2x) reste souvent insuffisant pour saisir des détails.
Le zoom numérique offre alors une solution mais vous perdrez en résolution: le nombre de pixels sera réduit. Néanmoins, si vos tirages restent de taille raisonnable, vous pouvez l’utiliser modérément. Pour ma part je préfère postposer cette tâche: je recadrerai précisément selon les éléments que je veux retirer ou mettre en valeur. Il n’en reste pas moins que la résolution de l’image sera affectée, comme pour le zoom numérique.
L’outil natif d’édition de photos du smartphone permet aussi de recadrer, mais je préfère garder la photo originale intacte et créer des copies via Snapseed.
Recadrer puis encadrer
Dans l’interface Snapseed en mode horizontal, l’outil de recadrage est un des premiers de la série. On clique sur l’icône outil (le petit crayon en bleu ci-dessous) et on trouve le « Recadrage » sur la deuxième rangée.
Pour cette photo, j’ai voulu supprimer des éléments gênants à l’avant-plan et garder une partie des branches supérieures. La plupart du temps, je recadre « en format libre ». Je m’aide de la grille des tiers superposée à l’image pour placer les éléments importants de l’image.
Certaines personnes détestent les « formats libres » et ne jurent que par les « formats standards ». Pour ces puristes, cadrez librement d’abord, puis de choisissez le rapport qui se rapproche le plus de ce cadre.
Ici, j’ai essayé différents formats avant d’adopter le rapport 7/5 (le rapport initial est 4/3). C’est un excellent exercice pour explorer différentes compositions. Des photos peuvent être transformées par cette manipulation simplissime.
Un cadre en plus et voici la deuxième carte de vœux.
Simuler une profondeur de champ
Ce qui me manque le plus sur le smartphone, c’est le flou produit par une faible profondeur de champ. Dans les rares cas d’une mise au point très proche, elle apparaît cependant naturellement.
Or, depuis l’existence de trois objectifs sur les téléphones, la comparaison d’images prises selon trois points de vue différents permet aux algorithmes d’estimer la distance du sujet. En mode portrait, cette information est calculée et stockée. Dès lors, quand vous éditez la photo avec l’application native, en ajustant la focale, vous pouvez modifier artificiellement la profondeur de champ, et rendre l’arrière-plan plus ou moins flou. Le résultat n’est pas toujours convaincant. De plus, on ne pense pas toujours à capter une image en mode portrait.
Le traitement digital est donc bienvenu et un filtre de dé-focalisation fait l’affaire. Sur Snapseed, il s’intitule « Effet de focus ».
Voilà comment j’ai réalisé cette troisième carte de vœux.
En fait, l’intervention sur la photo ci-dessus n’est pas limitée au seul « Effet de focus ». Si on ouvre cette photo telle qu’exportée par Snapseed, on découvre le passage par trois outils: Vintage, Effet focus et Cadres (cliquer sur le bouton « Afficher les modifications »). On peut dès lors consulter l’image originale, modifier les différentes étapes et en introduire de nouvelles.
En cliquant sur le bouton correspondant au traitement suivant (Effet de focus), trois possibilités s’offrent à l’utilisateur. L’image ci-dessous montre comment modifier les paramètres intervenant dans le traitement. On contrôle l’intensité du flou, la position du point focus, la déformation à proximité, le type de flou, etc.
Je suis fan de l’outil « Vintage » qui donne cette touche « vieux polaroid rétro » à la photo.
Des traitements plus sophistiqués
La carte de vœux proposée en introduction résulte d’effets produits par six outils: Noir et blanc, Portrait, Courbes, Vintage,Texte, Cadre et Balance des blancs. Je vous laisse les découvrir et les expérimenter en modifiant les styles et les paramètres.
J’aime le côté japonais épuré de cette photo réinterprétée; elle m’a inspiré ce fusain qui donne encore une autre dimension à l’image initiale.
Préparer l’impression
Envoyer les photos ainsi retravaillées via un service impression en ligne ou chez un photographe reste le moyen le plus simple pour un résultat pro. Plus rapide et moins onéreuse reste l’impression chez soi ou au magasin de photocopie le plus proche. Il faut alors disposer d’un fichier pdf.
Pour les utilisateurs de Mac, l’application « Aperçu » qui s’ouvre automatiquement quand on visualise des photos permet de réaliser cette opération. Voici les étapes à suivre pour réaliser deux – ou quatre – cartes identiques sur un A4, selon que l’on désire une carte à rabat ou non.
- Ouvrez l’image à imprimer dans « Aperçu ». Notez la taille de l’image à imprimer (en pixels). Pour la connaître, dans la barre supérieure, dans « Outils », cliquez sur « Ajuster la taille » (Aperçu > Outils > Ajuster la taille) puis annuler. Alternativement, lisez-la directement depuis le Finder (Finder > Fichier > Lire les informations).
- Créez une copie du fichier pour garder l’original intact. (Aperçu > Fichier > Dupliquer) ou depuis de Finder (Finder > Fichier > Dupliquer).
- Sélectionnez toute l’image (Aperçu > Édition > Tout sélectionner).
- Coupez (Aperçu > Édition > Couper). Le logiciel demande alors de convertir l’image au format png. Acceptez en cliquant sur « convertir ».
- Si vos images ont déjà un cadre, dans « Ajuster la taille « , introduisez deux fois la taille des pixels de l’image initiale dans la hauteur et la largeur. Sinon, prévoyez des pixels supplémentaires pour séparer les images. Dans ce cas, désactivez le cadenas et introduisez les dimensions qui tiennent compte de l’espace à considérer entre les photos pour pouvoir les couper facilement. Vous devrez sans doute dézoomer pour avoir une vue entière de la feuille à imprimer.
- Collez (Aperçu > Édition > Coller) et déplacez la photo pour la placer sur le bord supérieur droit de la feuille.
- Collez (Aperçu > Édition > Coller) à nouveau et placez la deuxième photo en l’ajustant sur le coin inférieur droit.
- Si vous voulez quatre reproductions sur l’A4, collez à nouveau l’image en ajustant sur les deux autres coins.
- Même si vous n’avez pas d’imprimante, cliquez sur « Imprimer » (Aperçu > Fichier > Imprimer). Vérifiez que l’orientation correspond bien à vos photos: si l’image est verticale, choisissez l’orientation portrait, sinon paysage.
- Sauvegardez le fichier en cliquant en bas à gauche sur le bouton « pdf » (Aperçu > Fichier > Imprimer > pdf > Enregistrer au format pdf).
Et voilà! Cette technique vient bien à point pour réaliser n’importe quelle illustration, comme celles présentées dans cet article. En effet, on peut également ajouter du texte, des formes géométriques, etc.
En conclusion
J’adore Snapseed. Il est vrai que depuis près d’un an l’application reste parfois bloquée. Que l’écran de départ met beaucoup de temps pour s’afficher. Que parfois l’appareil photo est activé alors qu’on veut accéder aux photos. Mais malgré tout, pour toutes les possibilités qu’elle m’offre, j’accepte ces petites déconvenues. J’apprécie particulièrement le fait que je comprends les manipulations que je fais.
Sur Instagram on trouve beaucoup d’images manipulées via Hipstamatic. Le « packaging » de cette application est très attrayant, mais on ne sait pas ce qu’on fait: des développeurs ont conçu un traitement pour nous, lui ont donné un joli nom et mis en boîte dans un magnifique layout. On a juste envie de l’acheter et le déguster comme un bonbon. On a l’illusion de jouer avec des objectifs, des films, des flashes, mais en réalité, on n’a très peu de contrôle sur ce qu’on fait. Avec Snapseed, on apprend très vite l’effet des outils, des styles et des paramètres.
J’ai bien quelques autres applications d’édition de photo sur mon smartphone: VSCO, Lightroom, Hipstamatic, etc. Mais à vrai dire, je ne les utilise pratiquement jamais.
Parfois, pour un traitement plus précis, j’utilise Photoshop, ou Lightroom, mais alors sur l’ordinateur. Sachez cependant que Snapseed permet aussi un traitement local. Mais un doigt sur le téléphone, ça reste assez imprécis.
Vous essayez?
J’espère que ce premier « article d’atelier » vous a donné envie d’éditer vos photographies prises au smartphone afin de leur donner un style plus personnel, voire pour créer vous-mêmes des cartes de vœux. Commencez par des outils simples comme les cadres, et le recadrage, puis découvrez les autres en observant leurs effets sur vos images.
Vous découvrirez également toutes les possibilités de traitement au niveau des couleurs. Je pourrais d’ailleurs vous initier à cet aspect dans un autre article d’atelier.
Mais en attendant, écrivez-moi en commentaire si vous souhaitez disposer du format pdf pour imprimer la carte japonisante, les nénuphars, le reflet des nuages ou encore le poisson.
Dites-moi encore quels sont vos outils d’édition préférés, et si vous avez apprécié cet article, son format. Peut-être une vidéo conviendrait mieux?
Et au fait, bonne année!
Magnifique, Vinciane, comme d’habitude ! J’aime tout particulièrement la douceur des nénuphars rosés.
Bonne année, bravo encore pour ton talent et ton goût du partage,
Merci Pascale! Tes encouragements me font toujours chaud au cœur! C’est noté, je t’envoie les nénuphars rosés!
C’est super intéressant Vinciane! Bravo et merci de partager tes connaissances et astuces.
J’aime en particulier la branche fleurie.
Une excellente année à toi et beaucoup de succès!
Bises, Larissa
Merci Larissa! Je t’envoie le pdf!
Super . Eh bien moi aussi les nénuphars roses m’ont tapé dans l’œil . Les nuances de rose sont magnifiques que le fond argenté …
Bravo !
Entendu Sylviane! Merci de ton appréciation!
Chère Vinciane ,
tout cela est très didactique et même une « empotée » comme moi est tentée!!!!
Merci de tout coeur cela donne envie de créer et cela c’est le plus important .
Merci Lucie! Note, tes photos sont déjà très belles sans aucun traitement 😉
Merci Vinciane, j’ai trouvé ta vidéo sur l’arrangement des pixels extremement intéressant. Tu m’as vraiment surprise avec le tableau de Van Gogh…..pour ma part j’aime particulièrement ta carte de voeux poisson pour sa grande originalité et le fusain pour son coté estampe japonaise. bisous et surtout bonne continuation…j’adore etre surprise. Anne-Françoise
Merci de ton gentil commentaire Anne-Françoise. D’accord pour la moitié de la surprise 😉
Un grand merci Vinciane, pour cet article très complet qui donne envie de se lancer. C’est vraiment passionnant ! Je suis impressionnée par le fusain.
Excellente année artistique et créative à vous. Je suis heureuse de vous avoir un jour rencontrée 😊
Merci Catherine pour votre gentil commentaire! Plaisir de la rencontre partagé! Nous avons eu la chance de nous ressourcer dans votre magnifique domaine où la couleur est reine!
Merci François, en effet, tous les artistes passent par des périodes sans inspiration et des idées de détournement peuvent en amener d’autres; c’est donc une excellente façon d’éviter la page blanche. La puissance de l’IA y apporte un levier incontestable, mais je crains que les perles ne soient noyées dans le bruit! Dans tous les cas, cela vaut la peine de jeter un coup d’œil à ces nouvelles technologies à présent rendues accessibles à tous et ton blog https://lartistecrypto.com/ un excellent point de départ.